Le cadre professionnel est, encore aujourd’hui, trop souvent perçu comme un lieu où exprimer ses émotions n’est pas conseillé ou accepté. Nombreux sont les salariés qui en viennent à taire leurs ressentis pour éviter les conflits et renvoyer une bonne image à leur manager. Pourtant, l’intelligence émotionnelle est un formidable atout professionnel que nous pouvons vous aider à développer avec les formations spécifiques d’Ekilibre Académie.
Dans cet article, en complément d’autres publications du blog Ekilibre Conseil, nous verrons pourquoi il est important d’apprendre à écouter ses émotions et développer son intelligence émotionnelle.
Émotions et idées reçues
“En arrivant au travail, on laisse ses émotions au vestiaire”. Adage bien connu et qui reflète une conception des émotions encore particulièrement répandue dans de nombreuses entreprises. Longtemps, en effet, exprimer ses émotions a été considéré comme une marque de faiblesse. Montrer ses émotions, c’était admettre que l’on n’était pas assez fort pour faire face aux difficultés. C’était également faire une croix sur son efficacité et sa capacité de discernement. Le professionnel compétent, calé sur une représentation stéréotypée de l’homme fort, était alors stoïque, impassible.
Depuis quelques années, ces représentations laissent petit à petit place à une conception plus positive des émotions au travail. Il est désormais accepté que la possibilité d’exprimer ses émotions au travail puisse être un levier de motivation et d’engagement, mais aussi de performance [1]. Cependant, en pratique, le changement s’avère plus compliqué. Difficile en effet de se départir d’un modèle avec lequel la plupart des personnes ont grandi, et qui relègue les émotions au rang « d’indésirables » sur le lieu de travail. Accepter d’exprimer ses émotions demande donc avant tout d’intégrer une nouvelle conception de la sphère professionnelle et des bonnes pratiques qui y sont associées.
Développer son intelligence émotionnelle
Loin des idées reçues selon lesquelles les émotions empêchent tout jugement et nuisent à la performance, la gestion des émotions constitue désormais une « soft skill » ou « compétence douce » de plus en plus recherchée par les recruteurs. Car oui, gérer ses émotions s’apprend ! Des formations adaptées comme celles proposées par Ekilibre Académie peuvent permettre aux salariés de développer ce que les chercheurs nomment “l’intelligence émotionnelle” [2]. Attention toutefois, développer son intelligence émotionnelle ne signifie pas supprimer toutes les émotions déplaisantes. S’évertuer à ne rien ressentir est en effet totalement illusoire, et peut au contraire nuire à leur bonne gestion. Il ne s’agit pas non plus, comme on peut le voir parfois, de “transformer ses émotions déplaisantes en émotions agréables”.
Il s’agit plutôt d’apprendre à considérer les émotions déplaisantes comme un guide. Chaque émotion ressentie constitue en effet le miroir de la satisfaction de nos besoins. Lorsque nous ressentons des émotions plaisantes comme la joie, cela signifie qu’une majorité de nos besoins sont comblés. Au contraire, les émotions déplaisantes (tristesse, colère, peur, dégoût …) nous indiquent un manque. Apprendre à gérer ses émotions, c’est donc avant tout faire l’expérience de cette fonction “boussole”. C’est également apprendre à réguler la réponse émotionnelle, pour mieux prendre en charge le problème à la base. Les gains potentiels sont grands, notamment en termes de satisfaction professionnelle [3] !
Managers : vous êtes également concernés
S’il est bien une catégorie de professionnels qui souffrent des idées reçues concernant les émotions au travail, ce sont les managers et cadres dirigeants [4]. Représentant des collaborateurs, tenant de l’autorité, garant de la stabilité de l’équipe … le manager (dans son sens le plus large) doit très souvent coller avec l’image de “personne forte” qui est attendue d’eux. Or, dans les représentations collectives, qui dit « personne forte » dit bien souvent … absence d’émotions. Longtemps les managers ont donc été éduqués à réprimer leurs ressentis, à taire leur peur et leur appréhension, à avoir l’air solide face à leur équipe.
On sait aujourd’hui que ce mode de fonctionnement occasionne un inconfort pour le manager (obligé de dissimuler ses émotions en permanence) et détériore également les relations entre managers et collaborateurs. Il ressort en effet d’études récentes que les managers ont, au contraire, tout intérêt à la fois à accepter les réactions émotionnelles des collaborateurs, mais aussi à exprimer leurs émotions auprès de leur équipe [5]. Partager ses émotions avec ses interlocuteurs permet en effet de ramener l’authenticité au cœur de la relation de travail, et donc de créer du sens au sein d’une équipe.
En synthèse ? Être accompagné à la gestion de ses émotions au travail, c’est donc apprendre à développer son intelligence émotionnelle pour une plus grande satisfaction et une meilleure efficacité. L’équipe d’Ekilibre Académie, à travers un de nos parcours Soft Skills, peut vous aider dans cette dynamique de développement professionnel.
Références citées :
[1] Sy, T., Tram, S., & O’hara, L. A. (2006). Relation of employee and manager emotional intelligence to job satisfaction and performance. Journal of vocational behavior, 68(3), 461-473.
[2] Mikolajczak, M. (2012). L’intelligence émotionnelle, de l’individu à la société. L’essentiel Cerveau & Psycho, 9.
[3] Kafetsios, K., & Zampetakis, L. A. (2008). Emotional intelligence and job satisfaction : Testing the mediatory role of positive and negative affect at work. Personality and individual differences, 44(3), 712-722.
[4] Roussillon, S., & Duval-Hamel, J. (2007). Le stress des dirigeants. In F. Bournois, J. Duval-Hamel, S. Roussillon & J.-L. Scaringella (Eds.), Comités exécutifs: voyage au coeur de la dirigeance, pp. 191-199.
[5] Morgue, E., & Leszczynska, D. (2014). Impact de l’émotion sur la performance managériale. Etude de cas de management en France (No. 2014-273).