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Quel accompagnement psychologique pour réduire l’anxiété ?

Ecrit par Jean-Christophe VILLETTE

Si elle regroupe en réalité plusieurs pathologies distinctes, l’anxiété et les troubles qui l’accompagnent sont loin d’être des cas isolés. Selon la Haute Autorité de Santé, 21% des personnes souffriront au moins une fois dans leur vie de troubles anxieux [1]. La période de crise sanitaire n’améliore en rien cet état de fait. Une étude menée par Santé Publique France à la fin du mois de Mars 2020 montrait en effet une augmentation significative des troubles anxieux avec le début du confinement (+13,2% par rapport à une même enquête d’avant crise menée en 2017) [2]. Si les manifestations de ce type de troubles sont très diverses (ce qui le rend difficile à diagnostiquer), il est désormais reconnu qu’un accompagnement psychologique de qualité permet d’en traiter la majorité. Passons en revue trois types d’accompagnement qui ont fait leurs preuves !

Dépasser ses schémas limitants de pensée avec les TCC

Les thérapies cognitivo-comportementales, également appelées TCC, désignent un ensemble de méthodes d’accompagnement dont l’efficacité face aux troubles anxieux a été validée scientifiquement à de nombreuses reprises [3]. Ce type de thérapie est généralement basé sur une étude approfondie des mécanismes cognitifs (schémas de pensées automatiques, croyances, pensées erronées …) qui sont à l’origine des difficultés rencontrées. La personne va ainsi être amenée à expérimenter de nouveaux comportements, qui l’aideront à sortir progressivement de ses schémas de pensées et à acquérir de nouvelles compétences pour faire face aux difficultés.

Si ce type de thérapie est particulièrement indiqué dans le cadre du traitement de l’anxiété, c’est justement parce que les troubles anxieux trouvent bien souvent leur source dans une perception erronée des facteurs de stress et à une intolérance au risque [4]. Une grande part de la thérapie va s’atteler à combattre cette intolérance au risque :

  • d’une part en tentant de discuter, remettre en cause la notion de risque
  • d’autre part, en mettant en place un processus-clé de la thérapie: l’habituation.

La personne anxieuse est ainsi progressivement amenée à réfléchir à la pertinence de ses croyances, puis à créer de nouveaux schémas de pensée basés sur une analyse logique des situations et des facteurs de risque.

La méditation pour accepter et contrôler ses émotions

Au-delà des schémas de pensée limitants, les troubles anxieux sont bien souvent caractérisés par la difficulté des personnes qui en souffrent à gérer leurs émotions. Celles-ci vont alors s’exprimer de façon disproportionnée par rapport à l’élément déclencheur. Or la gestion des émotions est avant tout une compétence qui se travaille et s’améliore. Le cerveau, comme un muscle, peut être entraîné à contrôler les émotions déplaisantes afin d’éviter qu’elles ne nous submergent. C’est là tout l’intérêt de la méditation.

Si celle-ci est traditionnellement associée à la philosophie bouddhiste, les bienfaits de la méditation sur le cerveau sont mis en avant depuis plusieurs années par des recherches en neurosciences. D’après le neuroscientifique français Antoine Lutz, la pratique régulière de la méditation aurait pour effet de réorganiser les structures cérébrales associées à la régulation des émotions [5]. Cela se traduirait par une augmentation des connexions neuronales dans ces aires cérébrales qui améliorerait la capacité à calmer les émotions déplaisantes et les états anxieux sur le long terme.

La thérapie par l’acceptation contre l‘anxiété généralisée

Les recherches en psychologie ont montré de façon répétée que les personnes atteintes de troubles anxieux auraient tendance à ressentir de la détresse face à une majorité de leurs émotions et pensées. Dans ce cadre, l’anxiété intervient comme une stratégie d’évitement, puisqu’elle permet à la personne qui en souffre de détourner son attention des émotions ou sujets plus pénibles [6]. Si cette stratégie d’évitement soulage à court terme, ses conséquences à long terme peuvent être dangereuses. Elles déboucheraient notamment sur une anxiété dite généralisée.

C’est pour contrer ces stratégies d’évitement que les thérapies par l’acceptation ont été mises au point. Le principe ? Accepter qu’on ne puisse pas changer ! En luttant contre leurs pensées et émotions, les personnes anxieuses leur accordent paradoxalement une énergie et une place démesurée. Le but principal de la thérapie par l’acceptation ne réside donc pas dans la réduction des symptômes du patient, mais dans le travail vers une acceptation de ses problèmes, c’est-à-dire une plus grande flexibilité psychologique. Cela passe notamment par une focalisation sur l’instant présent, mais aussi par une définition des valeurs importantes pour soi [7].

En synthèse ? L’anxiété est un trouble relativement commun, dont les conséquences peuvent cependant impacter considérablement la qualité de vie des personnes qui en sont victimes. En temps de crise sanitaire, les troubles anxieux semblent gagner en fréquence et en intensité. L’accompagnement psychologique et les multiples outils qu’il implique sont autant d’outils précieux pour faire face à ces troubles et gagner en sérénité.

Références citées :

[1] Lépine, J. P., Gasquet, I., Kovess, V., Arbabzadeh-Bouchez, S., Nègre-Pagès, L., Nachbaur, G., & Gaudin, A. F. (2005). Prévalence et comorbidité des troubles psychiatriques dans la population générale française : résultats de l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA 2000/(ESEMeD). L’encéphale, 31(2), 182-194.

[2] Chan-Chee, C., Léon, C., Lasbeur, L., Lecrique, J.M., Raude,  J., Arwidson, P., & du Roscoät, E. (2020). La santé mentale des Français face au Covid-19 : prévalences, évolutions et déterminants de l’anxiété au cours des deux premières semaines de confinement (Enquête CoviPrev 23-25 mars et 30 mars-1er avril 2020). Bull Epidémiol Hebd, 13, 260-269.

[3] Olatunji, B. O., Cisler, J. M., & Deacon, B. J. (2010). Efficacy of cognitive behavioral therapy for anxiety disorders: a review of meta-analytic findings. Psychiatric Clinics, 33(3), 557-577.

[4] Neveux, N. (2020). TCC de l’anxiété ou angoisse : comment guérir?. Psychiatre Paris, RCC, TIP, EMDR.

[5] Lutz, A., Brefczynski-Lewis, J., Johnstone, T., & Davidson, R. J. (2008). Regulation of the neural circuitry of emotion by compassion meditation: effects of meditative expertise. PloS one, 3(3), e1897.

[6] Borkovec, T. D., Alcaine, O., & Behar, E. W. E. L. Y. N. (2004). Avoidance theory of worry and generalized anxiety disorder. Generalized anxiety disorder: Advances in research and practice, 2004.

[7] Vandenbosch,D. (2014). La Thérapie d’Acceptation et d’Engagement : ACT. Mieux-etre.org.

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